À 83 ans, Eddy Mitchell n’hésite pas à exprimer sa colère envers Johnny Hallyday, même sept ans après la mort de son ami. Dans son autobiographie récemment publiée, il révèle des sentiments profonds et douloureux, affirmant : “Je lui en veux.” Ces mots résonnent comme un cri de désespoir, un témoignage poignant d’une amitié brisée par les excès et l’autodestruction.
Mitchell, qui a partagé plus de cinquante ans de complicité avec Hallyday, évoque les tentatives infructueuses de raisonner son ami face à ses abus de drogue et d’alcool. Il dépeint un Johnny convaincu de son invulnérabilité, ignorant les avertissements de ceux qui l’aimaient. Cette incapacité à écouter, à se soucier des conséquences, alimente la rancœur d’Eddy, qui se sent trahi non pas par l’ami qu’il a perdu, mais par l’homme qui a choisi de se détruire. Le récit de Mitchell ne se limite pas à une simple récollection nostalgique. C’est un appel à la vérité, une dénonciation des mythes entourant la légende de Johnny. Il refuse de participer à une glorification aveugle, insistant sur le fait que derrière le personnage charismatique se cachait un homme fragile, aux démons dévastateurs. Sa colère et sa tristesse sont palpables, et il se questionne : aurait-il pu faire plus pour sauver son demi-frère ?
La publication de ce livre est une catharsis pour Mitchell, qui dévoile la complexité de ses émotions. Il oscille entre l’amour et la colère, entre l’admiration pour la carrière de Johnny et la frustration face à ses choix destructeurs. Ce témoignage, loin d’être un simple hommage, est une réflexion sur les conséquences des excès et un avertissement pour les nouvelles générations d’artistes. En choisissant de s’exprimer ainsi, Eddy Mitchell souligne l’importance de la vérité, même si elle est douloureuse. À travers ses mots, il rappelle que l’amitié, bien qu’elle puisse être marquée par des blessures, reste un lien indélébile. La perte de Johnny Hallyday continue de hanter Eddy, et il semble que cette colère, ce regret, l’accompagneront jusqu’à la fin de ses jours.